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Film s16mm transféré sur beta num, 45’, 2007 et performances, Festival Nemo 2007, Cinéma des cinéastes (Paris), Le Cube (Issy), les 25-27 avril et 5 mai 2007
Extrait :
« En 1991, je suis rentrée au collège Joachim du Bellay, de Loudun. Il y avait deux étages—mais on ne montait qu’au premier, parce que le deuxième était condamné pour des raisons de sécurité. Quand on était à l’étage, on avait la vue sur la cour. Et dans la cour, on voyait les garçons qui se mettaient ligne. Ils faisaient la queue pour jouer à un jeu. Des tables de ping-pong en béton avaient été construites là, sur lesquelles on pouvait jouer, mais personne n’avait de raquettes, donc on jouait au tennis de table à la paume directement. Il y avait un garçon qui était toujours là, et qui ne faisait pas la queue. C’était un peu le héros du collège. Tout le monde l’admirait, surtout pour sa coupe de cheveux. Ses cheveux étaient, comme c’était la mode à l’époque, assez volumineux sur le dessus de la tête, mais bien rasés sur la nuque et les tempes. On appelle cela l’undercut en anglais. Mais à l’arrière sa coupe était très particulière : il y avait une sorte de quadrillage fait à la tondeuse. Un peu comme le chanteur des New Kids On the Block, dans le clip de leur hit step by step (1991). Et ce garçon que tout le monde aimait s’appelait Mickaël Régulier. »
Ce n’est pas un simple démarcation mais aussi un motif de traits découpés dans la nuque, que seul mes adversaires verront si ils veulent m’attaquer de dos. Tel un tigre tel un cobra, plus rien ne pourra plus m’arriver
quelle élégance, quelle assurance,
il ne pourra plus rien m’arriver »
Nous avons proposé pour chacune des projections de Ce que nous savons, notre moyen métrage, une performance différente à chaque fois se présentant comme un complément de programme. Elles pouvaient prendre la forme d’un exposé théorique appuyé sur la projection de documents commentés, ou bien d’une bande-annonce du film interrompue périodiquement et commentée oralement (parfois à l’aide de figurant exécutant des reconstitutions), ou enfin d’un débat avec des invités. Ce fut de plus l’occasion pour nous, réalisatrices, de revenir au passage sur des scènes marquantes de notre adolescence, qui ont naturellement déterminé notre envie de cinéma. Le tout fut parlé, chanté, et parfois accompagné de la projection de documents (photos, courts films) venant à l’appui des interventions.